Conférence :

                       
                           Les pigeonniers du Tarn par Mr Michel LUCIEN

 

 Mr Michel LUCIEN inconditionnel et passionné des pigeonniers a écrit de nombreux ouvrages sur ce petit patrimoine en particulier « Pigeonniers du Tarn » et « Pigeonniers en Midi Pyrénées ».


Il nous fera découvrir cette richesse architecturale en nous présentant une palette représentative des pigeonniers du département avec toutes ses facettes.


Faîtages particuliers, boulins originaux, constructions en briques, terres crues ou lauzes, styles spécifiques de type Castrais, en pied de mulet ou à queue de vache, le monde des pigeonniers se révèle très riche et mérite qu’on s’y attarde plus profondément.

          

Sauver les pigeonniers est une passion qui l’anime depuis 20 ou 30 ans, en parcourant les routes du Tarn, puis de Midi Pyrénées afin de créer l’inventaire de ce  patrimoine, qui à l’époque était peu connu et peu sauvegardé. 


Dans l’antiquité, déjà il y avait  des pigeonniers, dans les falaises de Cappadoce, comme ils revenaient toujours à leur nid d’origine, on en a tiré 2 enseignements :
- Éloignés, ils reviendront, d’où l’utilisation de « pigeons voyageurs » pendant les conflits depuis l’antiquité jusqu’à la deuxième guerre mondiale.
- Ils reviennent nicher d'une année sur l'autre.

Un couple de pigeons se reproduit de 3 à 6 fois  par an.
Autres intérêts : l’engrais, si apprécié qu’il a un nom : la colombine, enfin et non des moindres : gastronomique, la chair des pigeonneaux est excellente, au XIII° siècle la cour royale en consommait  entre 200 et 300 par jour.
L’ancienneté de l’élevage est connu mais les pigeonniers construits sont presque tous postérieurs au XVII° siècle, on en connaît un marqué 1530 dans la Haute Garonne, 1637 dans le Lot, quelques lieux signalés  comme le « coulomb, la pigeonnière », dans les compoix.


    Dans le Nord de la France, le droit de colombage était exclusivement partagé par les grands propriétaires terriens comme les Seigneurs ou les Abbayes à condition de posséder au minimum 50 arpents de terre, soit 25 hectares… Par contre, dans le Sud, ce droit ne s’appliquait pas puisque déjà, en 1682, Simon d’Olive, Conseiller au Parlement de Toulouse, avait déclaré « il est convenable qu’il soit permis à tout le monde de bâtir un pigeonnier »… Ce qui explique leur grand nombre dans le Midi et plus particulièrement la région Midi-Pyrénées. Dans le Tarn on en a inventorié 1700.

Les différents types de pigeonniers:
        - type toulousain ou "pied de mulet" : sa forme à deux toits décalés de faible pente, en marche d’escalier ou à pentes opposées, lui donne un profil qui lui a valu l’appellation de         « pied de mulet ». Parfois les côtés du toit sont rehaussés, lui donnant la forme « col de manteau ». La couverture est presque toujours en tuile canal. Une contremarche, généralement en bois, permet l’envol des pigeons.
        - sur piliers : La caisse, qui repose sur quatre poutres en appui direct sur les piliers, est carrée souvent en maçonnerie ou colombage. Le toit pyramidal, se retrouve rehaussé d’un clocheton ou d’un lanternon. Une lucarne, une pierre ou une plaque de bois percée de trous sert à l’envol des pigeons. Les colonnes en pierre se terminent par un capel parfois surmonté d’un chapiteau.
        - sur arcades : c’est le plus impressionnant par l’importance de sa construction; sa surface au sol offre ainsi la possibilité d’avoir des murs épais qui, de ce fait, rendent l’ensemble plus résistant aux intempéries. Piliers carrés, caisse en maçonnerie, brique et pierre de taille, la différence vient du type de toiture utilisée. Toit pyramidal ou toulousain, avec lanternon ou clocheton ; il est en tuiles canal ou plates, parfois en ardoise. Ils sont isolés des bâtiments, on ne les trouve que très rarement accolés à une maison.
        - tour cylindrique ou carrée : toit pyramidal ou conique, avec clocheton ou lanterneau et agrémenté d’une lucarne. Constructions en pierre calcaire, toit en tuiles plates, en ardoise ou en lauze.
    Le modèle gaillacois variante du pigeonnier "tour carrée" possède une toiture à deux angles de pente dite "en queue de vache" et bordée d'une génoise.
        - pigeonnier gariotte en pierres sèches.
        - pigeonnier tour intégrée à l'habitation
        - pigeonnier balet au centre de la façade de la maison.
        - pigeonnier-porche qui marque l'entrée officielle de la propriété au niveau de la cour.
        -pigeonnier-grenier se rencontre dans de petites maisons qui ne disposaient pas de place. C’est ainsi que maintes maisons possèdent une pierre monolithe percée en façade ou bien à l’angle supérieur de leur habitation, servant au passage des pigeons.

Vocabulaire servant à décrire les pigeonniers:


 Arêtier : élément de couverture couvrant un angle saillant, généralement en tuile canal.
Boulin: nid du pigeon pouvant être en pierre, en osier tressé ou tout simplement un trou bâti dans un mur.


Capel : demi boule en pierre renversée posée sur les piliers servant à protéger le pigeonnier des prédateurs.


Chapiteau : pierre de forme carrée ou ronde située entre le pilier et la base du pigeonnier.


Épi de faîtage : Ornement en métal, céramique ou terre cuite décorant le sommet du toit.


Génoise : rangée de tuiles canal formant une corniche sous le toit. La génoise peut être composée de plusieurs rangs.


Grille d'envol : en bois, en plâtre, en pierre ou en brique, ces grilles sont percées de trous aux formes diverses pour le passage du pigeon. Ces trous ont un diamètre maximum de dix centimètres pour empêcher les rapaces de pénétrer à l’intérieur.


Plage d'envol : corniche en pierre ou en bois qui sert d’avancée extérieure devant la grille d’envol où se posent les pigeons.


Randière : petits carreaux de terre cuite vernissés, corniche débordante en saillie en brique ou pierre pour empêcher les rongeurs de grimper.

 


    Sources: Comité Départemental de tourisme du Tarn, office de tourisme de la Lomagne Tarn-et-Garonnaise, office de tourisme de Lavaur, office de tourisme pluricommunal de Caylus, office de tourisme de Sarrant, office de tourisme de L'Isle-Jourdain, office de tourisme de Save et Garonne,

Pigeonniers en Midi-Pyrénées : Mr Michel LUCIEN

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