Conférence :

 

                            Regard sur les 5 églises de Cadalen par Mr Patrick Gironnet

 

 

Non loin du village de Brens et de la cité Gaillacoise, sur la rive gauche du Tarn, le territoire de Cadalen est structuré par trois paroisses dans lesquelles on découvre cinq églises témoins d'un riche contexte historique. La présence signifiante de ces édifices dans un paysage rural fertile et vallonné de qualité s'ajoute à leur réel intérêt architectural marqué par les techniques de constructions du Moyen-Age au Second Empire . A l'invitation de l'Association « Vivre à Cadalen » et de la municipalité de Cadalen, Patrick Gironnet, Architecte des Bâtiments de France et Chef du Service Territorial de l'Architecture et du Patrimoine du Tarn présentera une conférence abondamment illustrée pour faire découvrir l'architecture de ces églises de Cadalen le vendredi 5 juin à 20:30 à la salle des fêtes de la commune.

 

Ces édifices cultuels, véritables livres ouverts des Arts de la construction reflètent un passé certes révolu mais dont la richesse de la mémoire et la qualité des matériaux mis en œuvre mérite une réelle sauvegarde. C'est le sens de cette conférence que de faire partager la valeur de ce patrimoine commun à tous pour prendre conscience de l'importance de sa sauvegarde.

   Cadalen est une commune un peu particulière avec 3 paroisses et 5 églises sur son territoire, dont 2 dans le bourg et 3 églises rurales. Ces édifices structurent le paysage, l’espace cultuel, sachant que depuis 1905 la charge que représente ces édifices pour les communes, avec les problèmes de conservation, de sauvegarde et de fréquentation de ces lieux voués à l’exercice du culte, ne diminue pas.
   A partir de ces 5 églises, nous allons aborder l’histoire de la construction en partant d’un point de vue chronologique, de la période romane avec Notre Dame du Sauze au centre du bourg, jusqu’au 19° Notre Dame de l’Assomption,  en passant par le gothique,  la renaissance, le grand siècle : Saint Jean Baptiste de Gabriac, St jean du Vigan et Saint Pierre de Béseille.
   Il ne faut pas oublier que depuis le Moyen-âge, le pouvoir et la richesse des familles d’un lieu s’exerçaient à travers l’implantation et la construction de tels édifices, plus qu’un château ou qu’un hôtel de ville du moins dans les bourgs. Il en allait autrement dans les villes importantes.


Les cartes :
   Géographiquement nous sommes dans la moitié ouest du département dans une zone de limon, de plaine. Le Gaillacois est arrosé par les rivières venues de la montagne noire et des monts de Lacaune, où de tous temps on a cultivé la vigne. Autre signe d’implantation ancienne : les pigeonniers (signes ostentatoires de richesse).
   Historiquement le pays est découpé en diocèses, délimités dans le Tarn par des rivières. Cadalen fait parti du diocèse d’Albi, celui de Castres s’arrête à l’Agout.
Depuis les romains, les routes  traversent les paysages et relient les bourgs entre eux et structurent le pays encore aujourd’hui.
   On remarque la visibilité des clochers dans le paysage : de Técou sur son puech, on voit St Jean et St Pierre, de Gabriac on voit Cadalen dans la dépression et Técou en hauteur. Visibilité et rivalité qui se lisent ainsi, sans compter les autres villages alentour : de Cadalen on voit Gabriac mais aussi Florentin etc.…..
   La lecture des premières cartes montre  le pays figuré  à plat, avec ses signes distinctifs : les routes, les églises, les villes, les châteaux et les moulins. Les cartes du 19° traduisent l’importance d’un lieu par une graphie plus ou moins appuyée. Par exemple, Cadalen était écrit aussi grand que Gaillac.
   Le paysage qu’on le traverse à pied ou en voiture, on se repère souvent à un clocher, un point haut.
   Ces églises définissent un paysage rural de bocage, vallonné, équilibré et on voit l’église émerger au niveau du bourg en édifice protecteur.
   On se rend compte de l’imbrication des liens tissés entre les différents pouvoirs et les habitants du lieu pour créer une organisation de l’espace au cours du temps. 

Notre Dame Del Sauze


Notre Dame del Sauze (Notre Dame du Saule)


   Le bourg qui était fortifié s’est développé autour de l’église  romane. Nous voyons le chevet et le portail sud, le départ de la tour lanterne  avec l’escalier emmanché dans le mur - étroit car il servait aussi de tour de guet. D’abord construite avec un toit en terrasse, une flèche y a été construite au 19° laquelle s’est effondrée en 1951 à cause d’infiltrations dans la maçonnerie.
   Le chevet roman, semi circulaire, est recouvert par une voute en cul de four et non en croisée d’ogive. On utilise des pierres irrégulières mais parfaitement appareillées à sec. Pour monter un chevet, les hommes mettaient 40 ou 50 ans.
A l’origine, on entrait par le portail sud, via deux escaliers collés à l’édifice en raison de l’étroitesse de la rue.
   A l’intérieur, se remarque le surhaussement de la période gothique. Dans la travée qui reste, au-dessus du plancher, subsistent des voutes en croisée d’ogive.
   Le portail, classé, est typique de la période romane. On y voit des chapiteaux animaliers (par exemple un lion qui mord le cou d’un coq, le fort mange le faible), des  signes du zodiaque, des éléments liés à la terre et au ciel (la voute céleste est stylisée : les petites boules représentent les étoiles), des entrelacs de motifs floraux (c’est la terre).  Le gothique va s’affranchir de ces codes.
  Dans ce qui subsiste de la nef, entre 2 piliers, se trouve l’entrée de l’escalier qui mène à la tour lanterne. Étroit, juste ce qu’il faut, c’est une tour de guet, donc il faut éviter que l’on s’y croise.
   Dans le haut de la nef se voient des colonnes engagées qui supportent les  nouveaux chapiteaux gothiques ornés des armoiries des seigneurs. C’est un ensemble riche qu’on peut  montrer une fois restauré.
   Quand la seconde église est entrée en fonction, la première a servi d’école et de mairie. La porte sud romane a été bouchée, le perron enlevé et le clocher remonté.
L’intérieur de l’édifice a été divisé en 2 parties pour le rendre plus fonctionnel.
   Derrière le plâtre très utilisé au 19° se glisse l’appareil médiéval ocre rouge, des décors gothique. La partie noire, large de 35cm, est une litre funéraire typique de l’ancien régime : lors d’un décès dans la famille noble locale, pour porter le deuil, on peignait une bande noire à l’intérieur de l’église qui était enlevée après.
   Cet édifice est une archéologie du bâtit. Les décors datant d’avant le 17°, typique d’un pays de terre à brique, sont visibles : un peu de chaux, de l’ocre jaune et on crée ainsi un décor.
   Il y avait un arc roman qui soutenait une voute en berceau. Celle-ci a été enlevée pour monter une voute gothique. Les colonnes engagées, en pierre pleine, existent encore en haut. Elles sont en excellent état, c’est assez rare.
   L’oculus gothique s’ouvre à l’ouest au soleil couchant. Il a été bouché au 19°.

Notre Dame de l'Assomption

Notre Dame de l’Assomption


   La dernière sera l’église mère, Notre Dame de l’Assomption. Elle marque le paysage avec en vis-à-vis le château d’eau (Menchou).
   Cette église est importante, pas seulement par sa présence mais aussi parce qu’il a fallu racheter une dénivellation très importante, du fait de l’emplacement dans les limites du faubourg ancien. Le maire a donné un terrain près des remparts pour la construire, un tertre de 7 m de haut. Il a donc fallu faire le massif que l’on voit dans la partie arrière. Cet édifice est pratiquement en porte à faux sur un remblai, le rocher doit affleurer, mais il a de bonnes fondations.
   Elle est caractéristique de ces églises de la deuxième moitié 19°, avec une  nef d’un seul tenant  surmontée par un grand clocher à flèche en ardoise dû à Viollet Le Duc (mode nationale).
Les fabriques était un conseil de personnes civiles et religieuses (familles riches et/ou nobles), chargé de  récupérer les dons de toute nature et en numéraire. Le denier de l’église d’aujourd’hui n’a rien à voir. Autrefois les fabriques recevaient des dons qui permettaient de construire des églises, mais la plupart des riches familles donnaient (mécénat). En contrepartie, les noms étaient apposés sur les vitraux ou les bancs. A l’époque, en architecture, on met l’argent dans l’église, pas dans l’hôtel de ville ; du moins dans les villages.
   A l’intérieur, la nef toulousaine est d’un seul tenant, on retrouve l’école néo romane dans les bas-côtés, et dehors, un porche surmonté d’une tour lanterne en brique (gothique toulousain).
   Elle est coiffée d’une flèche en ardoise à la manière parisienne, c’est l’éclectisme juste avant la Belle Époque.
Pour la toiture : des briques foraines posées à plat et non sur champ.
Les arcatures en pleins cintres avec des voutes d’arêtes ne sont pas de vrais voutes, ce sont 4 voutains qui viennent se raccorder en carré, des dallages de briques incurvées. La voute est plâtrée puis décorée et sous le plâtre, on aperçoit le carroyage : on appelle ça un fantôme.
   En comparant avec les autres églises du Tarn, on s’aperçoit que les décors peints sont très importants, des grands architectes (Viollet le duc) amènent une école de décors peints de styles médiévaux.
La tribune au fond est réservée aux dignitaires, aux élites locales, aux personnes de prestige invitées…
   Les décors peints sont de qualité. Moins au Moyen-âge, mais à partir du 17° et 18°, il y a de fortes chances pour que le peintre soit nommé ; ici, Pellegri 1898. Il a donc fallu plus de 30 ans à la fabrique pour trouver l’argent et l’artisan  pour le décor. On a fait venir des peintres. Il y a des tableaux sur toiles sur châssis en bois traditionnels mais aussi  des peintures sur toiles marouflées, c'est-à-dire  la toile est peinte puis collées sur le mur.
Les vitraux d’une manière générale sont d’assez bonne qualité. Un petit bémol, comme les vitraux sur Toulouse et Réalmont, certains pigments étaient plus ou moins bien cuits et finissent par se faner. On est dans la  profusion 19° avec des décors au pochoir, des motifs répétés et repris à la main... 
   En 1860, l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, a donné une statue de Marie et son nom a été  apposé en bas, sur le socle. (époque du Cayla, Eugénie de Guérin) .
Les peintures  marouflées ou sur toiles sont engluées, elles se fanent : il y a  une espèce de blanchiment de surface. C’est une  évolution des matériaux entre les  pigments, l’huile de lin, les procédés de mise en peinture… L’artiste les a peints rapidement, le temps de préparation a été raccourci et donc elles vieillissent  beaucoup plus vite. Ça mériterait une restauration, le coup de pinceau est bon.
   Nicolas Grechny, a réalisé en 1955 l’ensemble des fonds baptismaux. Le chapiteau roman sert de socle au bénitier. C’est une peinture à la fresque, la couche de préparation est un mélange de ciment et de salpêtre et ce dernier réapparaît par-dessus la peinture. Des enfants du pays on été choisis comme modèles.
   Dans le clocher, une partie conserve les anciens emmarchements. Le clocher est polygonal. Il a été réparé, avant il y avait un escalier en bois en colimaçon qui a été remplacé par des escaliers en aluminium. Le beffroi est complet. Au centre, les cloches les plus lourdes, pour équilibrer l’ensemble ; et deux travées latérales. Les charpentes qui soutiennent les cloches ne touchent pas les murs. La charpente de 1949 est marquée « honneur aux charpentiers ».

St Jean Baptiste de Gabriac

Saint Jean Baptiste de Gabriac 

 

   Saint Jean Baptiste de Gabriac est au départ un prieuré avec une communauté de moines avec des bâtiments formant un enclos (comme à Ambialet)  Gabriac porte aussi des traces de différentes époques, jusqu’au porche du 19°.
   Le clocher est d’apparence moderne mais en regardant bien on est sur un chevet gothique. Des contreforts puissants viennent arrêter les voutes.
La grande tradition qui a perdurée là, c’est le cimetière au nord. Il n’y a pas de percement au nord, toutes les ouvertures sont au sud. L’orientation suit la course du soleil : levant et couchant. Le nord est la zone de l’ombre, le royaume des morts.
   Le clocher est carré et on y voit 2 matériaux, une partie en brique du 19° et la partie basse en pierre. C’est un ancien clocher porche comme à St Jean du Vigan, dont l’ouverture des cloches est murée à l’intérieur des combles.
   St Jean Baptiste de Gabriac porte des traces de l’époque gothique, puis une reconstruction de l’entrée à la renaissance dans la tradition des églises d’Oc (comme à Castelnau de Lévis) et de nouveau au 19°. Les peintures sont de 1845,  20 ans avant de faire ND de l’Assomption, 10 ans  avant le viaduc qui traverse le Tarn à Albi.
   On reconnaît les briques moulées à la main, avant que les chemins de fer n’amènent les briques plus industrielles moulées en usines.
   La partie ancienne comprend le chevet gothique, l’entrée …
L’édifice a été plusieurs fois reconstruit (notamment en 1840), à cause des guerres de religion, de la Révolution Française etc.
   Sous le porche, une ouverture en anse de panier terminée en petite accolade de 1460 à peu près - au moment où on fait le portail gothique avec des enroulements qui annoncent la renaissance (baldaquin de Ste Cécile dans les années 1500)
Ce qui est intéressant, ce sont  les marques de tailleurs. On n’en trouve pas partout, ici et à l’église de Cestayrols à Roumanou, où les hommes signaient leurs pierres en imprimant leur marques dites «  marques de tâcheron, » essentiellement pendant le Moyen Âge.
   Assez rare, sur le pied-droit de gauche, est visible quand c’est bien éclairé un B majuscule gothique, pour St Jean Baptiste. On a sculpté cette initiale fin 15°.
   Le dallage est de qualité, au moins fin 15°. Il est souvent refait mais pas ici. C’en est un comme on en faisait autrefois, en grès et calcaire ajusté à la main.
La largeur de la nef s’inscrit dans la hauteur, rapport et proportion. Dans l’histoire de l’architecture, avant le système métrique venu avec le 19°, les hommes travaillaient dans les rapports de proportion, les tracés de compas par rapport à des ouvertures.
   Gabriac a été utilisé par des moines qui se sont représentés dans le chœur d’une manière stylisée, avec leur petit capuchon, c’est rare.
   Depuis les 15° et 16° on connait le savoir faire des italiens, on leur offrait le gite et le couvert pendant leurs travaux. On a confié à Pierre Morelli, un italien itinérant que l’on retrouve  à Labruguière, des décors peints très importants, commandés en 1845  par le recteur Aussaguel.
   Dans la chapelle de  droite est sculptée une vierge avec des enfants. Le garçon et la jeune fille sont endimanchés, le garçonnet porte la blouse du marché, ça date des années 1870.
Les décors 19° s’inspirent d’une technique en vogue  fin 17° et 18°, comme à l’ancienne cathédrale St Benoit de Castres. Les petites églises sont porteuses des techniques et influences diverses qui existaient dans les édifices plus importants.
   Dans la sacristie, se trouvent une armoire pour se laver les mains, des lampes à huile. Tout est resté en l’état, propre. Ça se voit que des gens s’en occupent.
   Une pierre tombale sculptée rappelle que dans l’Ancien  régime, il était d’usage pour des religieux de se faire enterrer dans l’église.
   Le petit escalier à vis permet d’accéder aux combles. Il a été refait en partie au 16° et on voit l’usure des pierres due aux clous de fer des semelles en bois.
   Dans le clocher se remarquent le chemisage en béton armé fait d’une ceinture  pour bloquer l’écartement des murs et les 3 arches de l’ancien porche muré,  englobé dans le nouveau.
   Une grille a été installée pour éviter aux pigeons d’entrer. La charpente est du 19° et a été restaurée au 20°. On a l’ensemble d’un beffroi simple mais complet. Les cordes sont en place et les cloches sonnent encore à la volée, c’est très traditionnel.

St Jean du Vigan

Saint Jean du Vigan


   Saint Jean du Vigan était la paroisse mère. St Pierre n’est pas marqué sur les cartes, au contraire de celle-ci. Du point de vue architectural, c’est pareil : on retrouve le clocher porche, des pierres romanes dans les murs au nord, le cimetière qui s’est déplacé, la petite route est passée à côté, les contreforts, 3 ouvertures à l’ouest, le même cas de figure : pas de verre au nord, uniquement au sud. Le clocher porche conserve les anciens jougs pour les cloches (c’est l’élément en bois qui supporte les cloches) : le joug se balance avec des paliers entretenus, restaurés avec un contrepoids, de temps en temps les cloches doivent sonner.
   La menuiserie de la porte d’entrée date du 18°, Le décor est avec des symboles : l’étoile qui représente le ciel, l’élément tronconique quadrillé qui rappelle de loin des pommes de pin symbolise la terre...
Sur l’arrière, on a  à la fois une partie gothique et une base romane. 
À l’intérieur  tout est resté en place : des éléments en  résineux, des décors rapportés, des autels, des statuaires, des éléments décoratifs, des chemins de croix, tous les éléments de décor, jusqu’aux lustres dont certains  portent encore  les portes bougies non électrifiés.
   Les chapelles sont à mettre en relation avec l’ensemble agricole, les fermes …. 
Quand vous montez à partir de St Jean  vers la croix, vous avez d’un côté la plaine de Castres, de l’autre la plaine du Tarn. La végétation était moins abondante que maintenant (notamment pour les bois) le paysage moins touffu, on utilisait le bois, on entretenait les haies. La nature a tendance à reprendre ses droits et c’était plus dégagé comme on le voit sur les cartes postales.

St Pierre de Bezeille

Saint Pierre de Bézeille

   A Saint Pierre de Bézeille, passe un chemin qui rejoint le bourg. Souvent, les églises ou les chapelles, même noyées dans les remembrements, conservent leurs vieux chemins.
   Cette chapelle a été faite pour les populations agricoles qui venaient s’y recueillir et enterrer leurs morts. L’ensemble de cyprès est particulier, il est bien préservé et c’est un élément caractéristique. Le clocher mur est classique, il date de la fin 17°/début 18°. A cette époque, les guerres de religions se sont calmées, Louis XIV a révoqué l’édit de Nantes et les diocèses ont pu construire de nouvelles chapelles. Les églises sont toujours reconstruites après les guerres locales ou nationales. Les curés, les religieux arpentaient les terres et faisaient en sorte que l’on rebâtisse les lieux de culte.
   Un élément caractéristique pour récolter de l’argent était les missions dont les croix sont un autre élément de patrimoine local religieux. Des religieux, venus pendent 10/15 jours, proposaient aux populations locales de mettre la main à la poche pour reconstruire une église et une croix était érigée pour dire le nouveau départ de la foi. Petit à petit le territoire se structurait ainsi.
   Le clocher porche est rare. Les croix en fer forgé qui surmontent les petits pyramides de part et d’autre du clocher sont intéressantes car on n’en trouve pratiquement plus : la plupart du temps elles ont été enlevées par le temps, le vent, le gel…
   Nous sommes dans des lieux très anciens. Dans ces petites églises, l’ensemble des extérieurs portent des traces des périodes romane et gothique. Ici, le mélange apparaît sous le crépit manquant. On voit sur le côté l’ancien passage muré  qui allait au cimetière.
   Les couleurs pour teindre étaient chères, donc on utilisait des teintes naturelles soit ocre rouge ou ocre jaune, soit sulfate de cuivre (fond verdâtre) déjà utilisé contre  le mildiou pour les vignes. Une fois mélangé à un peu de chaux, on obtenait ce ton un peu verdâtre que l’on trouve sur la porte. Au 19° on préférait un badigeon d’ocre rouge, très prisé, fait  avec un peu de chaux, d’argile rouge et de la pierre.
   La chapelle intérieure est assez simple, bien entretenue. Le 19° est passé par là, avec son autel standardisé, sa statuaire.
La chapelle seigneuriale de la période gothique a été  repeinte au 19° mais avec des bases 18°. Le décor est 19°, on y voit de la chaux en badigeon avec des apprêts au plâtre.
Dans cette petite chapelle, la balustrade en bois tourné est typique 1760, l’autel maçonné en brique habillé de bois comme une console est 18°.   

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